- 2 avril 2024
- LaRedaction
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Nous sommes de plein pied dans le mois marquant la commémoration de la lutte contre la Tuberculose. Le 24 Mars 2024, la communauté internationale et nationale marque un temps d’arrêt pour rappeler aux habitants du monde que l’humanité ; tousse, transpire à grosse goûte pendant la nuit, perd l’appétit, s’affaiblie, est fatiguée […] de l’indifférence que les humains accordent à la tuberculose et même plus grave, osons l’avouer et l’assumer, à la tuberculose chez l’enfant. La preuve : « Pendant trop longtemps, la tuberculose de l’enfant n’a pas suffisamment figuré dans l’agenda mondial de la santé publique et a souvent été négligée par les responsables des politiques de santé et des programmes de lutte contre la tuberculose » (EGPAF, 2021). Alors que la communauté internationale a reconnu au cours de la dernière décennie qu’il était nécessaire de redoubler d’efforts dans la lutte contre la tuberculose de l’enfant, les progrès vers la réalisation des objectifs mondiaux en la matière restent lents (WHO, Global tuberculosis report, 2021).
La tuberculose de l’enfant, une maladie infectieuse évitable et curable, continue chaque année de peser négativement sur l’existence de millions d’enfants et d’adolescents. Malgré tout le ramdam fait par les experts en santé publique et certains cliniciens, la tuberculose pédiatrique reste pour certains une chimère. Et pourtant, les évidences nous parlent et mieux, elles sont là, perceptibles, vérifiables et infalsifiables. Les statistiques nationales sur le taux de notification des cas de tuberculose pédiatrique sont alarmantes et appellent implicitement tous les acteurs (nationaux et internationaux) à l’action. Répondant justement à cet appel à l’action et à cette volonté forte de mettre fin à la tuberculose d’ici 2030, et surtout « de notre vivant ». L’ONG FIS avec le soutien financier et technique de l’Initiative, d’Expertise France, réaffirme sa volonté de ne ménager aucun effort de traquer la tuberculose jusqu’à son dernier retranchement. Le Projet TB-PEC@2.0 mis en œuvre dans 15 formations sanitaires, des 08 Districts de Santé de la région sanitaire de Yaoundé, en est la parfaite illustration.
A seulement un (01) mois de la fin de la première année de mise en œuvre de ce projet, on peut déjà être confortable à faire un bilan et apprécier les résultats obtenus à cette date. Ces résultats trouvent davantage leur légitimité en l’évaluation intermédiaire externe, qui a été faite ce mois de mars 2024. On aura donc pendant cette activité, passé en revue, l’ensemble des activités menées depuis Août 2023. Les résultats présentés après cette évaluation intermédiaire externe, viennent conforter s’il en était besoin, la pertinence de mener des actions de lutte contre la tuberculose chez l’enfant.
L’une des difficultés qu’on rencontre dans le parcours des soins de l’enfant lorsqu’il est diagnostiqué TB+, ce sont les coûts catastrophiques. Ils représentent l’ensemble de charges financières que doit supporter le malade pour sa prise en charge complète, c’est-à-dire, du diagnostic jusqu’au succès au traitement.
Dans le cadre de notre projet, en plus de l’implication forte des acteurs communautaires à la recherche active des cas de tuberculose pédiatrique en milieu hospitalier et communautaire, il y a l’appui pour les frais de santé d’urgence (Hospitalisation et comorbidités) et l’appui alimentaire que ce projet offre. Depuis le début de sa phase opérationnelle, le pourcentage de prise en charge des coûts catastrophiques est de 109,04%, soit l’ensemble des enfants TB+ et ceux, mis sous TPT. Mêmement, le pourcentage d’octroie d’appui nutritionnel aux enfants TB+ et ceux mis sous traitement préventif, vivants dans les familles indigentes, est de 88,46%.
Bien que la tuberculose pédiatrique doive faire l’objet d’une attention particulière si l’on veut respecter les échéances fixées par l’OMS pour l’éradiquer (d’ici 2030), il reste qu’il faut savamment penser les stratégies pour atteindre cette cible. Et l’une de ces stratégies peut être ; la recherche active à toutes les portes d’entrée, en milieu hospitalier. Pourquoi pas ?
Antoine Silvère OLONGO, Chef de Projet TB-PEC@2.0